Le poème en 1924. Aux marges du surréalisme

Études littéraires, vol. 53, 1 / 2024
sous la direction de Arnaud Bernadet

Si l’année 1924 est reconnue comme un moment charnière dans la poésie d’expression française, notamment à cause de la publication du Manifeste du surréalisme d’André Breton, elle marque également l’essor de plusieurs auteurs laissés en marge de l’histoire littéraire, restés dans l’ombre du courant surréaliste.
Ce numéro d’Études littéraires tient donc à revisiter cette année, à redonner à ces écrivains, qui ne sont pas pour autant « d’arrière-garde » ou « antimodernes », leur juste place et à rendre compte du formidable foisonnement de l’époque. Car la modernité du poème qui occupe cette période est effectivement plurielle : elle peut autant user de la révolution que se cantonner à l’évolution. Elle ne se limite pas non plus au centre parisien, et peut également trouver naissance dans la migration et le voyage.
Au sein même du groupe surréaliste, les visions sont multiples – le groupe refusera d’ailleurs de figurer dans l’Anthologie de la nouvelle poésie française, elle-même dirigée par des surréalistes –, laissant Antonin Artaud « aux confins de l’avant-garde ». Ce dernier n’est pas le seul à préférer les marges aux théories surréalistes : Tristan Tzara répliquera au Manifeste de 1924 par la publication des Sept manifestes dada et Blaise Cendrars refusera de limiter la poésie à une « école exclusive ».
Ce sont donc les œuvres et les visions, de Cendrars, Tzara et Artaud, en plus de celles de Marcel Thiry, Saint-John Perse, Marcel Mauss, Alfredo Gangotena et Jules Supervielle – tous ayant eu un rôle à jouer dans la modernité de la poésie – qui sont au centre de ce numéro qui montre la richesse véritable de l’année 1924.

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