Études littéraires, vol. 48, 3 / 2019
sous la direction de Julien Defraeye et Élise Lepage
S’intéressant aux questions environnementales en contexte littéraire, l’écopoétique interroge le langage et les représentations sans se départir du monde, du réel et de ses contraintes et impératifs. Alors qu’une conscience environnementale dans la littérature s’est éveillée au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale en France et à partir des années 1970 au Québec, l’écopoétique – une des ramifications de l’écocritique – fournit aujourd’hui à la recherche en littérature une perspective d’analyse des plus fertiles, comme le dévoile cette nouvelle parution d’Études littéraires.
Les articles composant ce dossier proposent un cadre analytique à la fois raisonné et ouvert pour l’écopoétique et valorisent sa mise en pratique. Se donnant pour aire d’analyse les littératures française et québécoise de l’extrême contemporain (début du XXIesiècle), ils examinent une belle sélection de textes d’auteurs de la France (Éric Chevillard, Maylis de Kerangal, Jacqueline Harpman et Jean-Loup Trassard) et du Québec (Louis Hamelin, Natasha Kanapé Fontaine, Robert Lalonde, René Lapierre, Monique Proulx, Lise Tremblay et Pierre Yergeau). Attentive aux discours, à l’énonciation et aux structures narratives, l’approche écopoétique nous fait découvrir la variété des genres littéraires (romans, romans d’anticipation, nouvelles, poèmes) qui s’arriment aux problématiques environnementales. Elle nous montre aussi, à travers la littérature, toutes les ambiguïtés, les problèmes, les paradoxes, voire les apories auxquels notre époque est confrontée en matière d’environnement.
À travers ce numéro d’Études littéraires, le lecteur découvrira à quel point l’écopoétique est un champ de recherche en pleine effervescence. Proposant bien plus qu’une analyse du thème de la nature ou du bestiaire, l’écopoétique est un angle critique favorable à de nouvelles lectures, à un nouveau savoir de la littérature.