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Le lyrisme critique

Le lyrisme critique

Études littéraires, vol. 52, 1 / 2023
sous la direction de Guillaume Surin

Le lyrisme critique dépasse les frontières qui délimitent les genres littéraires et les catégorisations du langage. Rapprochant deux termes de prime abord bien éloignés dans leur définition, il remet en cause nos conceptions théoriques littéraires et épistémologiques.

Plusieurs des articles du présent dossier notent la volonté de dépassement d’une dichotomie qui se dégage du syntagme lui-même et des textes qu’il qualifie. Qu’il soit question des pôles rationnel et inspiré, du calculable et de l’incalculable, des genres lyrique et savant, du poème et de la critique, le lyrisme critique marque la porosité des frontières qui les démêlent. Cette dialectique sert entre autres le discours écologique – où écriture critique désire se munir de « l’efficacité de la parole lyrique » –, ou bien l’écriture documentaire – pour laquelle elle redonne au factuel sa part de subjectivité, donnant ainsi lieu à une forme de sentir-penser –, sans oublier la possibilité pour les théories de connaissances dites mineures, comme l’intuition, l’analogie et la conjecture, de trouver une place au sein des sciences humaines grâce à elle. Lyrisme et critique se rejoindraient finalement dans leur rapport à la négativité, ayant tous deux pour objet l’insaisissable, les limites de la connaissance.

Le « lyrisme de la critique » prendrait également forme dans le prolongement que le sujet (critique) donne au texte. C’est par un premier travail d’écoute que le sujet peut ensuite ricocher dans l’œuvre pour la faire résonner, elle qui a peut-être, au préalable, fait naître un sentiment d’allégresse chez lui.

S’appuyant sur les travaux d’Agamben, Derrida, Benjamin et Blanchot, pour n’en nommer que quelques-uns, les auteurs prenant part à ce numéro ont su faire voir les diverses déclinaisons d’une locution aux apparences antagoniques, celle de « lyrisme critique ». 

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