Études littéraires, vol. 44, 3 / 2013
sous la direction de Viviana Birolli et Mette Tjell (Université de Götenborg et EHESS)
Si, aujourd’hui, il est unanimement reconnu que l’avant-garde est « morte » et que l’art ne rime plus avec révolution, quel sens peut-il encore y avoir à parler des manifestes ? Que sont devenus ces textes, comparables à des « armes verbales », dans l’âge contemporain ?
La fin du temps des avant-gardes n’a pas pour autant entraîné celle des manifestes artistiques qui, malgré un déclin net du genre, n’ont jamais cessé de paraître. Il importe dès lors de se demander en quels termes aborder ces écrits collectifs dans la société contemporaine, où les mouvements artistiques se font rares et où l’expression individuelle de l’artiste est de plus en plus mise en valeur.
Le présent numéro d’Études littéraires aborde les évolutions les plus récentes du manifeste, plus précisément celles des manifestes artistiques produits depuis les années 1960. Les cas d’études, issus de domaines artistiques (arts plastiques, littérature, danse, art numérique) et d’espaces géographiques divers (majoritairement européens), offrent un panorama documenté des formes contemporaines du genre manifestaire.