L’aventure comme possibilité.

Études littéraires, vol. 44, 1 / 2013
sous la direction de Mathieu Bélisle (Collège Jean-de-Brébeuf – Groupe Tsar, Université McGill)

Au tournant du XXe siècle, la notion de possibilité s’impose chez les écrivains non seulement comme un thème spéculatif de grand intérêt, mais comme un moyen inédit de comprendre l’existence humaine et de définir sa trajectoire. De Proust à Sartre, en passant par Musil, Gracq et Queneau, la possibilité s’apparente à une ouverture, à une indétermination qui se nourrissent de la conviction que la réalité vécue ne recouvre pas la totalité de l’expérience, qu’un « supplément » d’existence, qu’une ou des voies « autres » se trouvent à la portée de ceux qui disposent de suffisamment de volonté, de mobilité, de présence ou de chance pour y accéder. La conscience et l’expérience de la possibilité permettent au roman de trouver des solutions à la crise qu’il traverse mais surtout, de le relancer en lui donnant l’occasion de renouer avec le sens perdu de l’aventure.