Gautier. Comme il vous plaira.

Études littéraires, vol. 42, 3 / 2011
sous la direction de Cynthia Harvey (Université du Québec à Chicoutimi)

Il fallut attendre l’avènement d’un nouveau millénaire pour voir paraître l’œuvre narrative de Théophile Gautier dans l’inestimable « Bibliothèque de la Pléiade ». Jusqu’à présent, la critique a tenté de déterminer la place de cet inclassable dans l’histoire littéraire et de faire connaître ses œuvres méconnues ainsi que ses écrits sur l’art, le théâtre, la danse, le ballet. Alors que l’on célèbre le bicentenaire de l’auteur, le temps est venu d’approfondir la question non seulement de son esthétique, mais aussi de son enracinement dans le monde, c’est-à-dire de sa philosophie.
Comme l’écrit Milan Kundera, « dans l’art, la forme est toujours plus
qu’une forme. Chaque roman, bon gré mal gré, propose une réponse à la question :
qu’est-ce que l’existence humaine et où réside sa poésie ? » Le lecteur de l’oeuvre
de Gautier rencontre-t-il des pistes de réponse à ces questions fondamentales ou
alors la visite-t-il hâtivement comme un musée poussiéreux? L’enthousiasme des
chercheurs de l’Amérique et de l’Europe invités à relire l’oeuvre de Gautier à
l’occasion de son bicentenaire montre bien sa vitalité, son foisonnement, sa
richesse, mais aussi la nécessité et la fertilité d’un questionnement philosophique
qui prend racine dans sa force et sa signification. Les perspectives adoptées ici
permettent en outre de renouveler l’éclairage porté sur cette oeuvre remarquable.
Gautier, comme il vous plaira, c’est-à-dire tel qu’il se donne à lire et à penser au
XXIe siècle.