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Le carnet pour lui-même

Le carnet pour lui-même

Études littéraires,vol. 48,1-2 / 2019 sous la direction de François Dumont Longtemps considérés pour les « maximes » ou « pensées » qu’ils recelaient, les carnets d’écrivains ont le plus souvent été lus comme des avant-textes, comme autant de brouillons des œuvres à venir. De surcroît, la focalisation critique sur le journal est venue occulter la diversité des pratiques du carnet. Car le carnet–le mot cahier étant aussi souvent utilisé – ne constitue pas un genre établi et renvoie plutôt à une forme entièrement libre, aux orientations et aux styles chaque fois singuliers, comme le dévoile cette nouvelle parution d’Études littéraires. Explorant les origines et l’« esprit » du carnet autant que la diversité de ses formes les plus contemporaines, les articles composant ce dossier déploient de multiples approches, depuis la contextualisation historique jusqu’à l’angle poétique, en passant par la dimension génétique. Ils analysent un bel ensemble de carnets, que ce soit ceux d’auteurs précurseurs – Marc Aurèle, Sei Shônagon, Montaigne et Joubert – ou plus contemporains – Julien Gracq, Henri Thomas, Henry Bauchau, Aimé Césaire,...

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René Char : le poème et l’action

René Char : le poème et l’action

Études littéraires,vol. 47,3 – Automne 2016 sous la direction de Laure Michel et Anne Tomiche La Seconde Guerre mondiale et le nazisme ont cristallisé la question de la responsabilité de l’écrivain et de son engagement dans l’action. Poète combattant, René Char (1907-1988) a renoncé à toute publication pendant la durée de la guerre pour se vouer à l’action directe des maquis de la Résistance. Une telle attitude semble entériner l’incompatibilité entre l’action par la poésie et l’action du combattant. Bien plus, elle fait de l’écriture poétique un geste qui, selon Char, est « dérisoirement insuffisant » lorsqu’il s’agit de combattre les ténèbres hitlériennes. Centrées sur Fureur et mystère(1948)– et les œuvres qui le composent telles que Seuls demeurent (1945), Feuillets d’Hypnos (1946) et Le Poème pulvérisé(1947) –,les analyses du présent dossier examinent au premier chef les retombées éthiques et esthétiques de la Seconde Guerre mondiale sur l’œuvre du Résistant qu’a été René Char. Ce faisant, les rapports étroits qu’entretiennent la poésie et l’action sont étudiés à la faveur tantôt d’une forme –...

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L’américanité des poètes français: le cas des Montévidéens

L’américanité des poètes français: le cas des Montévidéens

Études littéraires, vol. 47,2 – Été 2016 sous la direction de Nelson Charest Petite capitale de l’Uruguay qui a accueilli de nombreux migrants français au XIXe siècle, Montevideo a vu naître, en quelques dizaines d’années, Isidore Ducasse (1846-1870), alias le comte de Lautréamont, Jules Laforgue (1860-1887) et Jules Supervielle (1884-1960). Dans l’ensemble, ces trois poètes ont peu connu leur ville d’origine, émigrant en France dès leur jeune âge. À part Supervielle, ils ne retourneront pas en Amérique à l’âge adulte et ne conserveront pas de lien avec l’Uruguay, Ducasse et Laforgue étant d’ailleurs morts très jeunes (à vingt-quatre et vingt-sept ans). Si Montevideo a donc laissé peu de traces dans leurs œuvres, elle fournit néanmoins un aiguillon fertile à la recherche. En posant d’un côté une américanité large, de l’autre une identité souple, et en disposant de Montevideo comme d’un horizon, d’un point de fuite révélé par la lecture, les articles composant ce dossier dévoilent une géopoétique aussi vaste qu’ambitieuse. Analysant une belle sélection de textes de Lautréamont, Laforgue et...

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